DE CORRIDA À TRÉPAS
Les épreuves provoquent l’instinct sauvage, lui qui se souvient de l’immense étendue de l’océan d’amour qui caresse les plages de nos âmes blessées, mises à nu. Le matador plonge son regard animal dans les entrailles du fauve blessé. Les portes de l’univers musical, pour s’épanouir dans l’abysse illimité. Rouge vif, le sang coule des chairs. Le corps se détend, relâche les tensions. La fin d’une lutte sans merci, pause amère. Le silence envoûte le public en immersion. Il nous unit dans l’émotion de la perte. L’égo s’évanouit, la rupture nous saigne. La chute d’une vie, la mort nous déconcerte. S’adopter, s’aimer, voilà ce que l’absence nous enseigne. La fragilité de nos cordes nous rend attentifs. Les pupilles se dilatent, l’œillade s’intensifie. Nos âmes se croisent, tourbillon sensitif dans les draps blancs qui nous enveloppent et nous lient.
