L’AMBULANT MARCHAND DE POÊLONS
Il est toujours souriant et met en scène une ingénieuse comédie pour ménagères en quête de l’Affaire, tout d’une haleine, encore plus efficace, plus utile et moins chère. Il les charme, les épate et les affriole dans son monde. Celui qui fait danser les mots et chanter le poêlon. Elles passent et récolent, intriguées, ravies et achètent prestissimo. Il est le troubadour des temps modernes. Le barde qui amuse la gente dame et le temps d’un instant, éloigne la galerne pour conter les us comme dans l’épithalame. J’ai pénétré l’univers profond, in petto du ménestrel toujours fidèle à son étal et j’y ai découvert l’âme d’Angelico aux yeux grands ouverts et au discours allodial. Orphelin, élevé parmi les jésuites, dont il garde quelque souvenirs éprouvants. A présent, le papa de trois jeunes artistes qu’il élève avec un amour pur, connivent. Il suffit d’un regard pour vouloir l’étreindre tellement la sensibilité qu’il dégage touche de plein fouet, sans manquer d’empreindre, la journée du marché aux bavardages.
