L’ARCHET DU PARDON
Le luthier embrase les formes charnelles de l’instrument éternellement inachevé, vivable. Aucune contrainte : l’Inconditionnel, à l’instar de sa mère qu’il a quittée. Les dents l’ont arraché à la place ordonnée. Perdu dans le chaos, la tourmente névrotique. Pour définir ses lignes; élire sa destinée et jongler avec le langage didactique. Le pont suspendu se nomme « Archet du Pardon ». Il lie le vivant à l’endormi pour jouer le bémol dulcifiant le sceau de tradition; la sonatine aux figures de notes dorées. La clef minore la portée de la souffrance qui s’échappe dans les flots musicaux de l’oeuvre d’art. La beauté naît de la haine et tisse l’assonance des doctrines antagonistes avec égard. L’Archet frôle la corde et dompte l’Inconnue. Avec Ingénuité, les crins la caressent. Il l’accepte au-delà de nuances mises a nu et compose une nouvelle affection sans détresse. La perfection du morceau interprété désigne la phase évolutive du violon. La colophane ternit les cheveux desséchés. L’héritier est l’archet de la création. La métaphore dénonce la métamorphose. Le battement d’ailes du papillon mnémonique. La coulée de paillettes suinte à travers la prose. Le lendemain non contrôlé s’annonce épique.
