LE PAYS BASQUE
Comment exprimer une telle terre de mystère? Eden complexe de la perfection des couleurs, des parfums, des lumières, des chants, lieu de prière. Tu convertis le plus agnostique des dormeurs. Les rayons de soleil illuminent l’océan au petit matin lorsque l’aiguail brasille. Ta pure noblesse laisse l’imaginaire béant et reflète ton charme infini qui pétille. Grottes de sorcières bordées de plantes sacrées, champs de pommes pour le cidre euphorique. Fermes de brebis pour le fromage vénéré. Montagnes d’où le vautour s’élance, vol héroïque. Ton peuple, à lui seul, charpente l’énigme. La pureté de l’âme, la naïveté préservée. L’intelligence des sens, et ses paradigmes pour une discrétion totale, présence retirée. Ta langue, connue que par toi, abrite l’arcane de tes origines impénétrables, cachées pour le commun des mortels. Seul le brahmane connaît l’issu et la transmet comme Michée. Tout ce que tu produis est authenticité. L’aiguillon se cache dans le pommeau. La sève coule encore du makila sculpté. La vie accompagne le berger et le troupeau. La musique, le chant, la danse, ébaudissent, avec innocence, chacun de tes villages. Leurs habitants se rassemblent, tous complices du bonheur dans les maisons aux colombages. Robustes, sculpturaux, bâtis comme les roches, les hommes tapent la pelote, ganté ou non. L’agressivité se dissout et ricoche à toutes les allures contre le fronton. Trois années merveilleuses au Pays Basque, emplies d’obstacles, d’épreuves à franchir pour découvrir le sens, enlever le masque; mettre à nu l’âme et enfin reconstruire. Je t’idolâtre et te garde pour toujours dans un tiroir intérieur et confidentiel. Avec sérénité, tu as corrigé le parcours en me guidant tranquillement vers l’Essentiel.
