L’INSTINCT SAUVAGE
Les légendes et mythologies l’incriminent, elles l’imaginent faucher les douces existences alors que, la poésie romantique devine sa noblesse, l’estampe d’une immense présence. Chaque jour, des dizaines de choix fleurissent: la distance à estimer ou un bruissement, qu’il décompose au sein d’une vie créatrice, le loup saisit la moindre occasion dextrement. Il s’accommode à chaque courbe du bayou. Les méandres de l’histoire ne le surprennent guère. Loyal, dans l’union confiante peu ou prou, animal social à la vie extraordinaire. La harde obéit à la hierarchie stricte: une place, un rôle, un code, l’organisation d’une meute toujours soudée jusqu’au verdict du prétoire létal conviant à la défection. De concert, les timbres se mêlent au hurlement que la bande accorde au son de l’âme sauvage. Il constelle le doux paysage, dormant, de notes uniques caractérisant son passage. L’euphorie farde les premiers jours de printemps lorsque cinq louveteaux au doux pelage gambadent. De la tanière, ils s’évadent, petits innocents. Attendris, le cœur des aînés bat la chamade. Parce que sacrée Mère Nature a tout bien prévu, notre loup rétablit l’équilibre forestier. Il châsse les faibles proies prises au dépourvu et maintient ainsi le cheptel en bonne santé. L’amour absolu, éternel de l’être unique sous le dôme fondant du rituel amoureux. Les câlineries pleuvent sur le couple mythique. eux seuls se reproduisent, pasteurs heureux. Quand il a vent du bonheur ou de l’écueil, il se fige, parfaitement immobile comme la statue. Il entend, sent, un seul coup d’œil. Et surprend l’élémentaire le plus subtile. Si tu le captures, il sombre dans la léthargie. Il ne dort plus, ne se reproduit plus. Le jaune terni de ses yeux berce l’éligie soufflant la peine, que jamais ne commue. Le vieux loup de mer sauvegarde cet instinct, celui qui nourrit l’élan pour vivre libre, pour faire un bon de sept lieux, naviguer au loin. Il faut hurler pour trouver sa bande ; celle qui vibre…
